Pendant la guerre avec l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), les violences sexuelles contre les femmes et les filles étaient répandues. Elles étaient utilisées pour terroriser, mais aussi pour les forcer à concevoir des enfants destinés à devenir les futurs combattants. vivo documente et suit ces violences, tant durant la guerre qu’au sein de la société post-conflit.

La majorité des clientes de vivo (60 à 70 % des filles et femmes anciennement enlevées) ont subi des violences sexuelles, certaines dès l’âge de six ans, avec une moyenne d’âge de 15 ans lors de la première agression. Beaucoup ont été violées de manière répétée par les rebelles, souvent dans le cadre de leur assignation forcée en tant qu’« épouses ». Les femmes ont également subi d’autres formes de violences basées sur le genre de la part de la LRA, telles que des passages à tabac ou des exécutions pour avoir préparé de la nourriture en période de menstruation ou pour avoir porté un pantalon.

Au-delà des troubles psychologiques liés au traumatisme, ces survivantes font encore face à des conséquences durables aujourd’hui : 30 % des femmes et filles violées sont tombées enceintes en captivité, beaucoup ayant accouché sans aucune assistance médicale. Dans la société post-conflit actuelle, elles souffrent de stigmatisation, peinent à expliquer à leurs enfants l’origine violente de leur naissance, et ni elles ni leurs enfants ne se voient souvent accorder des droits sur les terres paternelles. Beaucoup souffrent également de problèmes de santé chroniques (par exemple le VIH), de précarité financière, et doivent assumer seules leur rôle de mère ou vivre avec des partenaires qui rejettent leurs beaux-enfants.

Les violences sexuelles contre les femmes restent un problème dans la société post-guerre du nord de l’Ouganda, avec des survivantes confrontées à la stigmatisation et à l’exclusion sociale. vivo a mis en place un vaste réseau d’acteurs fournissant divers types d’aide aux survivantes de violences basées sur le genre (aide juridique, médicale et sociale). Au sein de ce réseau, vivo est responsable de la thérapie axée sur les traumatismes pour les survivantes, ainsi que de soutien psychogique général, de la médiation familiale et de la mise en place de plans d’urgence pour les femmes vivant dans des relations à haut risque. vivo propose également une formation à la gestion de la colère pour les partenaires violents désireux de changer. De plus, vivo forme des organisations partenaires publiques et privées sur l’impact psychologique des violences sexuelles, les aidant ainsi à mieux soutenir les survivantes.

Anett Pfeiffer

vivo Uganda