Des jeunes Ougandais, privés de visas mais exemples de résilience - La Liberté
On parle d’Omoana !
Retrouvez l’article du quotidien La Liberté qui revient sur le refus des visas de nos artistes Ougandais.es, mais qui fait surtout le point sur tout le travail accompli par l’organisation ces 20 dernières années.
Découvrez le projet de santé mentale de vivo Uganda en vidéo !
Entre 1986 et 2006, le Nord de l’Ouganda était en proie à un conflit entre l’Armée de Résistance du Seigneur et le gouvernement.
60’000 enfants ont été kidnappés pour être enrôlés comme soldats. Aujourd’hui adultes, nombre d’entre eux souffrent encore de troubles liés aux traumatismes qu’ils ont vécus.
Grâce à la Thérapie d’Exposition par la Narration, notre partenaire, vivo Uganda, et ses conseillers, soignent ces troubles afin de contribuer à la dignité des personnes affectées et à la paix dans la région de Gulu, dans le nord de l’Ouganda.
Découvrez plus en détails leur travail en vidéo.
Pour plus d’informations : Vivo Uganda
Cette vidéo a été réalisée grâce au soutien de la Fédération Genevoise de Coopération.
ANNULATION de notre spectacle Résilience
C’est avec une profonde tristesse, déception et colère que nous sommes contraints d’annuler notre spectacle, « Résilience », à l’occasion des 20 ans d’Omoana, les visas de nos artistes Ougandais.es ayant tous été refusés.
Nous tenons à souligner l’immense travail fourni par ces jeunes talentueux qui ont travaillé durant plusieurs mois à la création de ce spectacle. Nous sommes immensément fiers d’eux.elles.
Vous pouvez retrouver tout de même la bande-annonce, réalisée par Giriwa Reagan, un autre jeune Ougandais talentueux : ICI.
La résilience étant la pierre angulaire de ce projet, nous l’adaptons et vous dévoilerons dans les prochains mois des capsules vidéos de ce témoignage positif de la réalité de nos artistes. Restez donc connectés !
Enfin, nous tenons à remercier toutes les personnes et institutions qui nous ont soutenu dans ce projet qui aurait dû être très beau : La Fédération Genevoise de Coopération, la TSHM de Vernier, Fribourg Solidaire, la Ville de Bulle, Ebullition, le Chœur Mélo-Dieu, et notre partenaire, St. Francis Health Care Services.
Développer les compétences sociales et prévenir la violence
Depuis septembre 2022, Omoana a mis en œuvre un processus participatif avec ces partenaires dans le but d’améliorer leur pratique dans le soutien psychosocial et la prévention de la violence auprès des jeunes. Celui-ci vise à se pencher sur les leçons apprises des activités passées et actuelle afin de proposer des améliorations a eu lieu grâce au financement du fond « Partage des savoirs » de la Fédération Genevoise de Coopération (FGC).
Nos partenaires en Ouganda mènent des activités afin de développer les compétences sociales des jeunes. Améliorer sa confiance en soi, communiquer avec ses amis, sa famille et sa communauté, gérer ses émotions, sont autant d’aspects de la vie qui peuvent être travaillés afin de renforcer sa résilience dans l’adversité. A plusieurs niveaux, nos partenaires s’adressent aussi à différents types de violences qui affectent certains groupes d’enfants et de jeunes vulnérables, qu’elles soient physiques, verbales, émotionnelles ou économiques. Prévention de la discrimination des personnes vivant avec le VIH/sida, lutte contre les violences basées sur le genre, sensibilisation sur la condition de santé mentale des personnes anciennement affiliées à des groupes armés sont autant de problématiques spécifiques qui sont abordées depuis de nombreuses années. Nos partenaires ne sont certes pas tous actifs sur les mêmes groupes de populations. Les mécanismes d’oppression sont néanmoins souvent les mêmes. Il existe un potentiel d’échange de bonne pratique important lorsqu’il s’agit de prévenir et répondre aux violences en tout genre.
"Sous formes de discussions, de jeux et d’exercices, ces sessions interactives ont été construites pour aider les jeunes à questionner leurs relations à eux-mêmes et aux autres afin qu’ils développent leurs propres ressources face à l’adversité et envisagent la différence comme une richesse."
— Adrien Genoud, Directeur d’Omoana
Développer les compétences sociales et prévenir la violence chez les jeunes
Création de sessions interactives pour les jeunes
Entre septembre 2022 et janvier 2023, Omoana et ses partenaires ont travaillé sur des fiches techniques pour mener des séances de groupes auprès des jeunes sur les thématiques suivantes : Conscience de soi- Confiance en soi – Emotions- Gestion du stress- Gestion de la colère – Gestion de conflit– Mécanismes de discrimination- Confiance- Collaboration- Amitié saine et toxique – Réseaux sociaux- Inclusion des personnes vivant avec le VIH/sida- Violences basées sur le genre- Inclusion des personnes vivant avec un handicap- Inclusion des personnes anciennement affiliées à des groupes armés. Les travailleurs sociaux ainsi que d’anciens bénéficiaires aujourd’hui actifs comme mentors auprès d’autres jeunes, ont construit de nouvelles sessions avec le soutien d’Omoana. En février 2023, ils les ont présentées aux autres partenaires lors d’un atelier. Sous formes de discussions, de jeux et d’exercices, ces sessions interactives ont été construites pour aider les jeunes à questionner leurs relations à eux-mêmes et aux autres afin qu’ils développent leurs propres ressources face à l’adversité et envisagent la différence comme une richesse.
Tester des solutions par l’action à travers Théâtre Forum
Lors de ces ateliers, les participant ont aussi reçu une formation introductive au théâtre forum. Le théâtre forum est une technique interactive faisant partie du Théâtre de l’opprimé, développé par Augusto Boal au Brésil. Il permet la création et la présentation de courtes scènes en lien avec des problématiques sociales qui exposent une situation qui doit être changée. Après une première représentation, les spectateurs sont invités à remplacer un acteur sur scène et à essayer de changer la situation, tandis que la représentation est rejouée. D’autres acteurs répondent en adaptant leur personnage, en maintenant ou en ajustant leur pouvoir d’oppression ou d’exploitation par rapport à ce qui a été changé. Le Théâtre Forum offre un moyen de tester des solutions par l’action. Le public fait et évalue tous les choix. Lors de l’atelier, les participants ont particulièrement apprécié cet outil, qu’ils utiliseront en parallèle dans le cadre de leurs activités avec les jeunes pour aborder les thématiques sociales citées ci-dessus.
Ce processus a finalement permis la création du manuel « Youth together » (« Jeunes Ensemble »), qui permettra aux partenaires d’avoir un canevas pour mener au mieux des sessions avec les jeunes. Cela rendra aussi cette nouvelle méthode déployable dans d’autres contextes et projets.
Si vous voulez recevoir le manuel, merci de remplir le formulaire qui se trouve à la fin de la page du projet ICI.
Présentation du projet Omoana House dans Esprit Solidaire
Suite à une visite en Ouganda, Chloé Collier, notre chargée de coordination, a été reçue par le Léman Bleu pour l’enregistrement d’une émission d’Esprit Solidaire, présentant notre projet Omoana House.
Retrouvez l’intégralité de l’émission ici.
L'Ouganda face à la pandémie de Covid-19
Entre avril et juillet dernier, l’Ouganda a connu un taux croissant d’infections à la Covid-19. Cette situation a mis à rude épreuve le système de santé du pays, comme en ont témoigné le nombre de décès et d’hospitalisations liés à la Covid-19. Début juin, un confinement national a été déclaré pour une durée de six semaines. Cette mesure a permis au pays de contrôler le taux d’infection au sein de la population et de dispenser des soins de santé aux personnes les plus gravement malades.
Aujourd’hui, le pays s’ouvre à nouveau. Le taux d’infection a chuté de 21 % à 8 %, le nombre de décès est en baisse et la population respecte davantage les mesures de prévention. La levée du confinement, à la fin du mois de juillet, a permis au secteur des transports et à certains secteurs commerciaux de fonctionner à nouveau. Cependant, d’autres secteurs restent fermés, notamment les établissements d’enseignement, les rassemblements communautaires sociaux et religieux
et le secteur du divertissement et des loisirs.
La vaccination de la population est en cours, avec une priorité donnée aux travailleurs essentiels et aux personnes souffrant de maladies chroniques. L’objectif du gouvernement est de vacciner 50% de la population ougandaise pour permettre au pays de contrôler le taux d’infection. Cependant, à ce jour seulement 1,2 % de la population a été vaccinée. Des fonds d’aide aux victimes de la pandémie ont été versés aux personnes les plus vulnérables. 500 000 d’entre-elles ont ainsi reçu un montant de 100 000 UGX (29 USD) pour un mois. Le gouvernement soutient également la recherche de traitements nationaux contre la Covid-19. Des essais cliniques de traitements à base de plantes ougandaises (COVIDEX et COVICYLE) semblent donner de bons résultats.
Conséquences de la pandémie sur les projets
La fermeture prolongée et répétitive des écoles a exposé les enfants à des problèmes tels que le travail des enfants, le mariage des adolescentes, l’abandon scolaire et la violence, qui semblent affecter davantage les filles.
Dans ce contexte, Omoana a encouragé ses bénéficiaires à s’adapter aux plateformes d’apprentissage virtuel fournies par les écoles ou le gouvernement, tels que les programmes d’études radiophoniques pour les élèves du niveau primaire et les modèles d’apprentissage à distance pour les élèves du secondaire et tertiaire.
Nos partenaires des projets d’éducation, St Moses et Handle Uganda, ont assuré un suivi supplémentaire des étudiants et des tuteurs afin d’éviter les échecs qui pourraient affecter la poursuite scolaire lors de la réouverture des écoles.
Les activités d’Omoana House ont également dû être ajustées. Des mesures de sécurité supplémentaires ont été mises en place pour restreindre l’accès des personnes extérieures au centre de réhabilitation afin de protéger les enfants qui présentent un risque élevé de vulnérabilité face au virus (en particulier les enfants séropositifs). Un apport nutritionnel supplémentaire a été proposé aux enfants afin de renforcer leur immunité.
Durant cette période la santé des enfants réintégrés dans leurs communautés a été étroitement surveillée et un traitement antirétroviral leur a été distribué à domicile grâce aux Équipes de Santé Villageoises (ESV). Les pairs éducateurs se sont aussi adaptés en approchant les bénéficiaires directement sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter), en y menant des campagnes de sensibilisation ciblées et proposant un soutien individuel.
Les opérations du projet de santé mentale ont été principalement affectées par les restrictions sur le nombre de passagers par véhicules et les transports inter-régions. Des activités telles que les sensibilisations dans les communautés ont été interrompues en raison de l’interdiction des rassemblements.
Beaucoup de bénéficiaires sont également confrontés à des problèmes de santé mentale dus à la dépression, au stress et à la stigmatisation des personnes affectées par la Covid-19. Il y a, en effet, beaucoup d’incertitudes sur l’avenir sanitaire mais aussi économique du pays.
Immaculate Achan
Coordinatrice terrain