Dans une société occidentale en pleine effervescence et prônant un individualisme à outrance, il peut s’avérer parfois difficile de prendre pleinement conscience des inégalités criantes qui régissent notre monde. Pourtant, à l’ère de la communication, en faisant preuve d’un minimum de curiosité et d’intérêt empathique, nous remarquons rapidement à quel point l’équilibre entre le Nord et le Sud est biaisé. Le développement affolant et déconcertant de l’un n’est possible pour l’heure qu’au détriment de l’autre. Et nombre d’entre nous se vautrent dans cette réalité, prétendant qu’un changement n’est pas à notre portée et qu’il dépend de la volonté des acteurs politiques et commerciaux.

C’est oublier alors la force des symboles et de la volonté des peuples. Il ne dépend que de nous de faire en sorte que la globalisation ne soit pas qu’affaire de commerce et d’intérêt personnels. Elle doit également concerner la solidarité et ce choix nous concerne tous.

De nombreux organismes mettent en lumière les absurdités de la politique suisse et internationale qui posent les priorités sur le bien-être économique et l’abondance plutôt que sur la considération des droits de l’homme et le respect de la nature. Les alternatives à ce modèle existent. Par exemple, la qualité et la quantité de notre consommation influencent l’offre et ainsi potentiellement la vie de milliers de fabricants, d’artisans et de producteurs d’ici et d’ailleurs. Le commerce équitable, local ou biologique n’est pas que le fruit d’un effet de mode. L’augmentation de ces produits est le témoin évident qu’une grande part de la population souhaite davantage de respect dans les modes de production. Et si les chartes des nombreux labels qui fleurissent sur le marché méritent encore d’être améliorées, leur apparition est symboliquement extrêmement forte. A nous de ne pas laisser le commerce avide nous manipuler en sélectionnant les magasins, les produits et les labels les plus dignes d’intérêt.

Au-delà de notre mode de consommation, l’aide au développement apporte également une part de réponse pour tenter de rééquilibrer la balance fragile de notre humanité. Elle renforce grandement les populations du Sud et améliore ainsi leur pouvoir de revendication et d’action, ce qui s’avère essentiel pour la défense de leurs droits fondamentaux.

Albert Schweitzer, grand penseur et acteur de l’aide au développement s’il en est, affirmait : « L’idéal est pour nous comme une étoile pour le marin. Il ne peut être atteint mais il demeure un guide. ». Laissons-nous inspirer par cet idéal et agissons de manière conséquente et réfléchie. N’oublions pas que nous avons le choix ! Il est essentiel de ne pas se reposer sur des acquis et de poursuivre sur ce chemin vers davantage d’équité. Merci à vous, chers donateurs, de soutenir les aspirations, les valeurs et les actions d’Omoana.

Mathilde Jordan
Présidente