Plus de réfugiés ont fui vers l’Ouganda que vers l’Europe en 2016. Selon Norwegian Refugee Council, 489,000 Soudanais du Sud se sont réfugiés en Ouganda, alors que 362’000 personnes traversaient la méditerranée. Cela rappelle une chose. Lors des crises humanitaires qui secouent la planète, les premiers à venir en aide aux personnes touchées sont les proches. Lors de guerres ou d’épidémies, ce sont les voisins et les familles qui porteront secours à des personnes parfois agonisantes.

Que cela veut-il dire ? Que le gros du travail est mis en œuvre par les personnes sur place, et non par des Européens dévoués, qui, en plus de nombreux réfugiés accueillis dans leur pays financent les organisations humanitaires. Non, en Ouganda comme au Moyen-Orient, les populations ne sont pas que victimes ou bourreaux. Elles abritent également les principaux héros qui, empathiques et courageux, viennent en aide à ceux qui en ont besoin.

Dans leur travail, Omoana et ses partenaires ont pu constater le rôle clé des communautés pour faire face aux crises. Ce sont souvent les grand-mères qui s’occupent d’enfants orphelins et séropositifs. Ce sont les communautés qui ont soutenu les enfants soldats traumatisés, de retour au village, et ce sont les Ougandais les principaux acteurs dans l’accueil des Soudanais du Sud. En effet, le seul camp de Bidibidi reçoit plus de 270’000 réfugiés, soit l’équivalent de deux fois la population de la ville de Lausanne.

Les bénéficiaires doivent être consultés, car ce sont les plus à même de répondre aux principales problématiques, exprimer les besoins, mais surtout suggérer les activités pour y faire face. C’est ainsi que l’association doit mettre en œuvre une approche participative pour chaque projet. Nous vous remercions, chers donateurs, d’y croire et vous souhaitons le meilleur pour l’année 2017.

Adrien Genoud
Président