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Mobilisons-nous pour les enfants vivant avec le VIH

Nouvelles d'Omoana | Septembre 2025

Les récentes coupes dans le financement de l’USAID affectent de nombreux·ses acteur·rice·s du secteur de la santé en Ouganda. Le résultat est clair : une crise grave s’annonce pour les 80 000 enfants vivant avec le VIH. Déjà, nous constatons de nouveaux défis quant à l’accès et à la prise régulière des traitements. Et demain, sans soutien renforcé, davantage d’enfants risquent de basculer vers des formes graves de la maladie.

Depuis sa création, Omoana s’est donné pour mission de bâtir une approche durable, ancrée dans le tissu communautaire. Notre responsabilité est de protéger en priorité les enfants les plus exposé·e·s au rejet et à la maladie. Avec notre partenaire St. Francis HCS, nous faisons face chaque jour à des histoires de souffrance que nul·le enfant ne devrait vivre. Il n’est pas facile de porter ce poids sur le long terme. Mais le personnel fait preuve d’un engagement et d’une persévérance uniques.

À celles et ceux qui nous soutiennent déjà, nous exprimons toute notre gratitude. Votre appui rend ce combat possible.

Dans ce numéro, vous pourrez découvrir des informations issues d’une récente évaluation conduite auprès de 229 enfants, parents et soignant·e·s. Elle donne un aperçu concret de leur situation actuelle, de leurs difficultés et de leurs espoirs.

De manière générale, le contexte de financement devient extrêmement difficile pour Omoana, comme pour de nombreuses ONGs. Face à l’ampleur de cette crise, nous lançons un appel à la mobilisation. Il ne s’agit pas seulement de traitements ou de nutrition. Il s’agit de dignité, de survie et d’avenir pour des enfants qui ont déjà trop souffert. Plus que jamais, nous avons besoin d’un élan collectif pour protéger les plus vulnérables et leur offrir la possibilité de grandir, d’apprendre et de s’épanouir.

Adrien Genoud, Directeur

Quand les enfants vivant avec le VIH voient leur avenir menacé : l’urgence d’agir

En Ouganda, l’avenir de milliers d’enfants et d’adolescent·e·s vivant avec le VIH est aujourd’hui menacé par les coupes soudaines des financements américains de l’USAID. Les conséquences se font déjà sentir dans les hôpitaux, les centres de santé publics comme privés, ainsi que dans les services communautaires. À l’hôpital pour enfants de Nalufenya, la suppression brutale de 40 % du personnel médical a désorganisé le suivi des jeunes patient·e·s et accru la charge de travail des soignant·e·s restant·e·s. Si les antirétroviraux (ARV) sont globalement disponibles, l’enjeu est bien plus large que l’accès aux stocks. Le véritable risque réside dans la rupture du lien vital entre l’enfant et son traitement : transport, suivi, accompagnement.

Sans ce soutien, de nombreux·ses jeunes interrompent leurs prises régulières, ce qui entraîne rechutes, hospitalisations et entrée dans les phases 3 ou 4 du VIH, synonymes de maladies opportunistes graves. Les équipes d’Omoana et de St. Francis Health Care observent déjà ces signaux inquiétants : davantage de complications médicales, une recrudescence des hospitalisations et un sentiment de découragement parmi les jeunes. Chaque interruption fragilise à la fois le corps et la confiance en soi.

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Dans ce contexte, les équipes de santé villageoises jouent un rôle crucial. Ces volontaires communautaires assurent un suivi de proximité, visitent les familles et veillent à ce que les enfants poursuivent leur traitement. Mais leurs moyens limités ne suffisent pas à compenser les coupes massives. Le défi est également psychosocial : la peur de la stigmatisation pousse de nombreux·ses adolescent·e·s à cacher leur statut, ce qui accentue leur isolement et compromet leur scolarité comme leur équilibre social.

Face à cela, Omoana et St. Francis développent une approche intégrée : distribution communautaire de médicaments, visites à domicile, groupes de parole, théâtre psychosocial, mentorat par des pairs et accompagnement familial. Ces initiatives redonnent confiance, favorisent l’adhésion au traitement et permettent aux jeunes de se projeter dans l’avenir.

Le rapport réalisé en aout dernier (disponible sur demande), issu d’une consultation de 229 enfants, parents et soignant·e·s est clair : sans soutien urgent, une crise sanitaire et sociale de grande ampleur menace. Derrière chaque statistique, il y a un·e enfant, une histoire, un avenir encore possible. Ne pas agir aujourd’hui, c’est condamner une génération entière à revivre les tragédies du passé.

Anisha, de la douleur à l’engagement

Anisha a 21 ans. Elle vit avec le VIH et fait aujourd’hui partie des visages lumineux d’Omoana. Son parcours, pourtant, n’a pas toujours été simple. Enfant, elle a connu la stigmatisation la plus cruelle : « À l’école, on refusait que je m’assoie à côté de mes camarades. Il

s avaient peur que je les contamine, surtout à cause des boutons qui couvraient ma peau. » Ces souvenirs, qui remontent à ses premières années de primaire, restent une blessure vive.

En 2013, Anisha reçoit le soutien d’Omoana House. Là, sa vie change : elle découvre son statut sérologique, mais aussi un environnement sécurisant, fait d’écoute et de soutien. Les rencontres avec d’autres enfants vivant avec le VIH lui redonnent espoir : « Cela m’a apporté de la joie et m’a rappelé que j’étais importante, comme tout le monde. » À travers un accompagnement psychosocial constant et des opportunités de mentorat, Anisha trouve peu à peu sa voie.

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Aujourd’hui, elle est elle-même mentor. Son rôle consiste à accompagner ses pair·e·s en animant des groupes communautaires hebdomadaires, en visitant les jeunes chez eux et en leur parlant de santé, de droits et d’espoir. «Ce qui me rend heureuse, c’est de voir mes camarades retrouver le sourire et l’envie de continuer. » Elle raconte notamment l’histoire d’un jeune qui voulait fuir sa maison : après lui avoir parlé et mobilisé l’équipe d’Omoana House, elle a réussi à le ramener dans le groupe. « C’est ce genre de moments qui me montrent que mon rôle a un sens », confie-t-elle.

Accessible, exemplaire et profondément engagée, Anisha inspire confiance. Elle utilise son expérience personnelle pour tendre la main à d’autres, et son cheminement illustre la mission d’Omoana : transformer la vulnérabilité en force, et semer la lumière là où la douleur avait pris racine.

Crédit photos:  Remi Portier Photographie


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Rapport d'activité 2024

Veuillez trouvez nos activités de 2024 dans le rapport d'activité!

 


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Notre travail auprès d'enfants vivant avec le VIH: reportage de la RTS

En Ouganda, la moitié des personnes vivant avec le VIH sont âgées de moins de 15 ans. Dans le cadre du 19:30, la RTS a consacré un reportage au projet mené par St. Francis Health Care Services et Omoana, qui apporte un soutien social et médical aux enfants les plus touchés par le VIH. Nous vous invitons à découvrir ce projet essentiel et porteur d’espoir.

Visionner le reportage

 


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Projet de santé mentale auprès d'anciens enfants soldats: Reportage sur Leman Bleu

En janvier 2025, l’émission Esprit solidaire a consacré un reportage, incluant un entretien avec notre directeur Adrien Genoud, au projet de santé mentale mené par vivo en Ouganda. Ce programme, unique au monde par son ampleur et sa technicité, propose une thérapie d’exposition par la narration destinée aux personnes traumatisées ayant été affiliées à l’Armée de résistance du Seigneur durant leur enfance, tout en formant les professionnels locaux du secteur. Nous vous invitons à visionner ce reportage pour découvrir davantage ce projet essentiel et singulier.

https://www.youtube.com/watch?v=wmxtlRYI-ek&t=38s

 


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Thérapie pour les femmes et les filles survivantes de violences sexuelles dans le nord de l’Ouganda

Pendant la guerre avec l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), les violences sexuelles contre les femmes et les filles étaient répandues. Elles étaient utilisées pour terroriser, mais aussi pour les forcer à concevoir des enfants destinés à devenir les futurs combattants. vivo documente et suit ces violences, tant durant la guerre qu’au sein de la société post-conflit.

La majorité des clientes de vivo (60 à 70 % des filles et femmes anciennement enlevées) ont subi des violences sexuelles, certaines dès l’âge de six ans, avec une moyenne d’âge de 15 ans lors de la première agression. Beaucoup ont été violées de manière répétée par les rebelles, souvent dans le cadre de leur assignation forcée en tant qu’« épouses ». Les femmes ont également subi d’autres formes de violences basées sur le genre de la part de la LRA, telles que des passages à tabac ou des exécutions pour avoir préparé de la nourriture en période de menstruation ou pour avoir porté un pantalon.

Au-delà des troubles psychologiques liés au traumatisme, ces survivantes font encore face à des conséquences durables aujourd’hui : 30 % des femmes et filles violées sont tombées enceintes en captivité, beaucoup ayant accouché sans aucune assistance médicale. Dans la société post-conflit actuelle, elles souffrent de stigmatisation, peinent à expliquer à leurs enfants l’origine violente de leur naissance, et ni elles ni leurs enfants ne se voient souvent accorder des droits sur les terres paternelles. Beaucoup souffrent également de problèmes de santé chroniques (par exemple le VIH), de précarité financière, et doivent assumer seules leur rôle de mère ou vivre avec des partenaires qui rejettent leurs beaux-enfants.

Les violences sexuelles contre les femmes restent un problème dans la société post-guerre du nord de l’Ouganda, avec des survivantes confrontées à la stigmatisation et à l’exclusion sociale. vivo a mis en place un vaste réseau d’acteurs fournissant divers types d’aide aux survivantes de violences basées sur le genre (aide juridique, médicale et sociale). Au sein de ce réseau, vivo est responsable de la thérapie axée sur les traumatismes pour les survivantes, ainsi que de soutien psychogique général, de la médiation familiale et de la mise en place de plans d’urgence pour les femmes vivant dans des relations à haut risque. vivo propose également une formation à la gestion de la colère pour les partenaires violents désireux de changer. De plus, vivo forme des organisations partenaires publiques et privées sur l’impact psychologique des violences sexuelles, les aidant ainsi à mieux soutenir les survivantes.

Anett Pfeiffer

vivo Uganda


c'est pour qui

Aidez-nous à récolter des fonds avec Race for Gift le 25 mai 2025

RACE FOR GIFT est une course solidaire de collecte de fonds qui a lieu tous les ans à Genève. Cette année la course aura lieu le dimanche 25 mai 2025. #raceforgift est accessible à tou.te.s et propose trois parcours : 5km marche, 5km course ou 10km course. La course est ouverte à tou.te.s, y compris aux personnes en situation de handicap. Alors n’hésitez plus et venez soutenir Omoana !
Cette année nous récolterons des fonds pour les filles d’Ouganda et d’Irak !
Contactez-nous pour plus d'informations ou cliquez ici : https://www.raceforgift.ch/project/omoana

Modes d'inscription pour soutenir #Omoana lors de Race For Gift qui aura lieu le 25 mai à Genève.

Pour vous inscrire individuellement, vous choisissez Omoana comme organisation à soutenir et vous créez votre page personnelle de collecte de fonds. Vous vous engagez ensuite à collecter au moins 300 CHF auprès de vos amis et de votre famille pour participer.
Pour vous inscrire en tant que famille (adultes + mineurs) ou en tant qu'équipe mixte composée de personnes valides et de personnes handicapées, vous vous engagez à collecter au moins 300 CHF par personne auprès de vos amis et de votre famille pour participer. (Remarque : pour les équipes familiales ou les équipes de personnes handicapées, ce montant est essentiellement indicatif et peut être adapté aux situations individuelles, en d'autres termes : pas de contrainte de collecte ; les enfants de moins de 14 ans ne peuvent participer qu'à la marche de 5 km ; les enfants de 14 ans et plus peuvent participer à l'épreuve de leur choix, bien qu'un adulte doive participer à la même course).
Pour s'inscrire en tant qu'équipe d'entreprise, le responsable du projet au sein de votre entreprise paie la finance d'inscription en une seule fois et votre équipe s'engage à récolter au moins 1000 CHF (et au moins 300 CHF par coureur/marcheur).

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“Drawing Together”, Rêver un futur meilleur à travers le dessin

Si l’on demande à une personne, d’où qu’elle soit dans le monde, de dessiner sa colère, on obtiendra des palettes de couleurs et des formes similaires. Partout, nous ressentons les mêmes émotions, avec l’humanité comme simple dénominateur commun. La colère est souvent le résultat de différents sentiments, que ce soit l’inquiétude, la solitude ou l’impuissance. Un enfant ou un jeune malmené par la guerre ou la maladie peut être amené à se sentir dépourvu face à ce sentiment et à l’exprimer d’une manière qui pourra empirer sa situation. Les jeunes vivent des discriminations en lien avec leurs statuts sérologique, de genre, ou d’ancien enfant soldat.

Y répondre par de l’agressivité ou de l’isolement, nourrit un cycle de méfiance avec son entourage. Parmi les activités d’Omoana, les sessions psychosociales leurs permettent d’identifier les signes de colère et d’avoir la capacité de prendre du recul pour y répondre de manière constructive. Cela s’est fait jusqu’ici à travers des discussions interactives et des séances individuelles de soutien psychologique. Le nouveau manuel « Drawing Together » offre des exercices complémentaires pour aborder la question de la gestion de la colère à travers le dessin. On demandera notamment à l’enfant de dessiner sa colère et les manières constructives d’y répondre ou de l’exprimer.

En plus des exercices sur la gestion des émotions, le manuel en offre de nombreux autres applicables par les travailleurs sociaux. Dessiner un ami et les échanges qui en suivront permettent de discuter des relations saines et toxiques, un sujet particulièrement important dans des contextes de violence ou de délinquance. Aborder sa propre identité, la gestion des défis ou ses aspirations pour le futur offriront un champ d’exploration aux enfants pour apprendre à mieux se connaitre, à s’accepter et à avancer vers un futur plus prometteur. Ce manuel, réalisé de manière participative grâce au fond Partage des Savoirs de la Fédération Genevoise de Coopération, est un nouvel outil pratique pour le personnel de nos partenaires, qui l’utilise déjà dans les projets mis en œuvre sur le terrain avec le soutien de nos généreux donateurs.


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“Theatre Together”, Des exercices à but psychosocial

Pour un jeune ou un enfant victime de violences, surpasser le mal-être qui s’en découle peut prendre différents chemins. Aborder directement les thématiques d’oppression amène à explorer des solutions à celles-ci. C’est ce que permet le théâtre forum, qui est l’une des approches inclues dans le nouveau manuel créé de manière participative par les organisations partenaires d’Omoana.

Pour avancer, les enfants et les jeunes doivent également avoir l’opportunité de s’échapper des expériences du passé ou d’un présent qui les malmène. Ainsi, des exercices d’improvisation théâtrale, qui font également partie des activités proposées, sont une opportunité de s’amuser tout en développant des compétences sociales. S’il est souvent cru que cette technique nécessite une répartie hors pair, ce sont avant tout des attitudes que les participants doivent pratiquer qui vont en faire le succès. Pour réussir un exercice ensemble, ceux-ci doivent être constamment à l’écoute de l’autre, accepter sa proposition et construire sur celle-ci. Il devront rester au présent et vivre ce moment d’amusement sans se juger. Finalement, au fur et à mesure des histoires qu’ils construisent, ils développent leur imagination, leur capacité à voir le monde différemment. Cela contribue donc à renforcer leurs compétences en promotion de la paix, en entrepreneuriat ou en communication.

Impliquer les enfants vulnérables, mais aussi leur famille et leur entourage, est nécessaire pour favoriser un environnement sain. Le théâtre permet à chacun de se mettre à la place des autres.

Lorsqu’ils jouent des rôles de personnes différentes de ce qu’ils sont, ils traversent les expériences d’autrui à travers leurs propres sens. En encourageant des méthodes modernes du théâtre, Omoana les rend accessible à des enfants exposés à la violence et à leurs communautés afin qu’ils puissent s’approprier cet art dans un but de développement personnel et de vivre-ensemble.


Développer les compétences sociales et prévenir la violence

Depuis septembre 2022, Omoana a mis en œuvre un processus participatif avec ces partenaires dans le but d’améliorer leur pratique dans le soutien psychosocial et la prévention de la violence auprès des jeunes. Celui-ci vise à se pencher sur les leçons apprises des activités passées et actuelle afin de proposer des améliorations a eu lieu grâce au financement du fond « Partage des savoirs » de la Fédération Genevoise de Coopération (FGC).

Nos partenaires en Ouganda mènent des activités afin de développer les compétences sociales des jeunes. Améliorer sa confiance en soi, communiquer avec ses amis, sa famille et sa communauté, gérer ses émotions, sont autant d’aspects de la vie qui peuvent être travaillés afin de renforcer sa résilience dans l’adversité. A plusieurs niveaux, nos partenaires s’adressent aussi à différents types de violences qui affectent certains groupes d’enfants et de jeunes vulnérables, qu’elles soient physiques, verbales, émotionnelles ou économiques. Prévention de la discrimination des personnes vivant avec le VIH/sida, lutte contre les violences basées sur le genre, sensibilisation sur la condition de santé mentale des personnes anciennement affiliées à des groupes armés sont autant de problématiques spécifiques qui sont abordées depuis de nombreuses années. Nos partenaires ne sont certes pas tous actifs sur les mêmes groupes de populations. Les mécanismes d’oppression sont néanmoins souvent les mêmes. Il existe un potentiel d’échange de bonne pratique important lorsqu’il s’agit de prévenir et répondre aux violences en tout genre.

"Sous formes de discussions, de jeux et d’exercices, ces sessions interactives ont été construites pour aider les jeunes à questionner leurs relations à eux-mêmes et aux autres afin qu’ils développent leurs propres ressources face à l’adversité et envisagent la différence comme une richesse."

Adrien Genoud, Directeur d’Omoana

Développer les compétences sociales et prévenir la violence chez les jeunes

Création de sessions interactives pour les jeunes

Entre septembre 2022 et janvier 2023, Omoana et ses partenaires ont travaillé sur des fiches techniques pour mener des séances de groupes auprès des jeunes sur les thématiques suivantes : Conscience de soi- Confiance en soi – Emotions- Gestion du stress- Gestion de la colère – Gestion de conflit– Mécanismes de discrimination- Confiance- Collaboration- Amitié saine et toxique – Réseaux sociaux- Inclusion des personnes vivant avec le VIH/sida- Violences basées sur le genre- Inclusion des personnes vivant avec un handicap- Inclusion des personnes anciennement affiliées à des groupes armés. Les travailleurs sociaux ainsi que d’anciens bénéficiaires aujourd’hui actifs comme mentors auprès d’autres jeunes, ont construit de nouvelles sessions avec le soutien d’Omoana. En février 2023, ils les ont présentées aux autres partenaires lors d’un atelier. Sous formes de discussions, de jeux et d’exercices, ces sessions interactives ont été construites pour aider les jeunes à questionner leurs relations à eux-mêmes et aux autres afin qu’ils développent leurs propres ressources face à l’adversité et envisagent la différence comme une richesse.

Tester des solutions par l’action à travers Théâtre Forum

Lors de ces ateliers, les participant ont aussi reçu une formation introductive au théâtre forum. Le théâtre forum est une technique interactive faisant partie du Théâtre de l’opprimé, développé par Augusto Boal au Brésil. Il permet la création et la présentation de courtes scènes en lien avec des problématiques sociales qui exposent une situation qui doit être changée. Après une première représentation, les spectateurs sont invités à remplacer un acteur sur scène et à essayer de changer la situation, tandis que la représentation est rejouée. D’autres acteurs répondent en adaptant leur personnage, en maintenant ou en ajustant leur pouvoir d’oppression ou d’exploitation par rapport à ce qui a été changé. Le Théâtre Forum offre un moyen de tester des solutions par l’action. Le public fait et évalue tous les choix. Lors de l’atelier, les participants ont particulièrement apprécié cet outil, qu’ils utiliseront en parallèle dans le cadre de leurs activités avec les jeunes pour aborder les thématiques sociales citées ci-dessus.

Ce processus a finalement permis la création du manuel « Youth together » (« Jeunes Ensemble »), qui permettra aux partenaires d’avoir un canevas pour mener au mieux des sessions avec les jeunes. Cela rendra aussi cette nouvelle méthode déployable dans d’autres contextes et projets.

Si vous voulez recevoir le manuel, merci de remplir le formulaire qui se trouve à la fin de la page du projet ICI.


Breaking news : Omoana étend ses activités à l’Irak

Construire un nouveau récit pour la paix avec la jeunesse de Mosul

Omoana renforce les ressources des jeunes en tant qu’acteurs du développement et de la cohésion sociale de leur pays. Originellement active en Ouganda, avec une expérience riche auprès des jeunes anciennement affiliés à l’Armée de Résistance du Seigneur/ Lord Resistance Army (LRA), l’organisation a développé un savoir en soutien psychosocial à travers l’art et en santé mentale. C’est ainsi qu’elle a décidé d’étendre ses activités à l’Irak, pays dans lequel la jeunesse fait face à des dynamiques de violence comparables, avec de nombreux enfants et jeunes associés aux groupes armés, ayant de lourdes conséquences sur leur bien-être.

Développer les compétences sociales et prévenir la violence chez les jeunes

Un lourd passé de violence

Avec près d’un quart de la population irakienne âgée de 15 à 24 ans, la jeunesse est l’épine dorsale de la transformation sociale, économique et politique du pays. Ils sont cependant touchés de manière disproportionnée par les conflits. Après que l’Etat islamique (EI) ait occupé une grande partie de son territoire, beaucoup reste à reconstruire. Les enfants et les jeunes irakiens ont été grandement affectés par la crise. Ils ont subi et parfois commis des niveaux élevés de violence. Malgré l’environnement dans lequel ils vivaient et les groupes qu’ils ont rejoints, ils doivent avoir la possibilité de construire un nouveau récit pour la paix.

Des années de conflit entre les forces de sécurité irakiennes et l’EI ont dévasté le Nord du pays. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (UNOCHA), près de 664’000 enfants sont exposés à des risques de protection. Parmi ces enfants, 122’000 vivent dans des logements critiques avec des difficultés pour accéder aux services essentiels. Le manque d’opportunités de subsistance pour leurs familles et l’épidémie de COVID-19 ont eu un impact négatif sur leur potentiel de génération de revenus. En conséquence, les enfants continuent d’être exposés aux risques de travail et de mariage précoce. Environ 456’000 enfants manquent toujours de documents d’état civil essentiels et près de 300’000 enfants en âge scolaire ne fréquentent pas régulièrement l’éducation formelle ou informelle, ce qui les expose à des risques accrus de recrutement par des groupes armés dans les zones où ils opèrent. Plus de 1’000 enfants restent privés de liberté pour des raisons liées à la sécurité nationale. Les enfants issus de familles qui étaient auparavant associées à des groupes armés ou perçus comme l’étant sont victimes de discrimination et sont confrontés à des difficultés pour s’intégrer dans leurs communautés.

Les problématiques de protection mentionnées ci-dessus sont des facteurs d’incitation pour des jeunes de se retourner vers les groupes armés. Quoi qu’il en soit, l’intégration sociale des jeunes à risque de recrutement par des groupements extrémistes violents reste un élément clef et complexe auquel il faut répondre.

Art pour la paix et protection pour les enfants de Mosul

Le premier partenaire d’Omoana dans le pays sera Aid Gate Organization (AGO).  Aid Gate Organization (AGO) est une organisation nationale indépendante et non partisane dont l’histoire remonte à 2014 avec le début de l’occupation d’une grande partie de l’Irak par L’Etat Islamique (EI). AGO travaille sans relâche pour aider les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les réfugiés, les demandeurs d’asile, les rapatriés et les communautés d’accueil vulnérables en Irak. L’objectif du nouveau projet mis en œuvre avec le soutien technique et financier d’Omoana sera de renforcer la capacité, la résilience et les talents des enfants et des jeunes touchés par les conflits grâce à des initiatives basées sur l’art et des services de protection. Il visera les enfants et les jeunes en détention, ainsi que ceux des communautés à risque. L’approche vise à travailler à différents niveaux afin de favoriser la réintégration des enfants anciennement affiliés aux groupes armés et favoriser le bien-être des jeunes des communautés. Au niveau individuel, les enfants en conflit avec la loi bénéficieront d’un suivi leur permettant d’avoir accès à des services légaux, d’éducation et de formation professionnels. Un soutien psychologique de basse intensité sera également disponible. Leurs familles seront aussi épaulées et conseillées sur les meilleures manières d’accueillir un enfant ou un jeune après la détention. Les enfants et jeunes en détention et dans les communautés recevront des séances d’éducation à la paix, pour renforcer leurs compétences sociales, leur esprit critique et prévenir la violence. Ils bénéficieront également d’activités artistiques afin de développer leurs talents, et leur confiance personnelle. Les jeunes des communautés seront aussi amenés à mener eux même des événements communautaires sur des thématiques en lien avec la promotion de la paix. Des outils tels que le théâtre forum ou la création de fresques murales pourront être utilisés. Les travailleurs sociaux d’AGO et des services publics recevront également des formations en éducation à la paix auprès des jeunes et en services psychologiques de basse intensité.

Préserver la dignité des enfants affiliés aux groupes armés n’est pas une tâche aisée. Cela implique un engagement, une mise en réseau, et des compétences techniques. Nous nous efforçons de collaborer avec les experts nationaux et internationaux afin de répondre au mieux à ces défis et tenter de leur donner une attention bienveillante, malgré la violence dont ils sont avant tout victimes.