Lorsque nous avons lancé les programmes de microcrédit à Jinja en 2008 puis à Gulu (région post-conflit) en 2010, nous étions convaincus que ce type de programmes, mis en œuvre de manière adéquate, était la clé d’un développement efficace. Au début, bon nombre de bénéficiaires se lançaient dans cette entreprise avec un certain doute. Pourraient-ils rembourser ? Cela allait-il vraiment leur permettre d’augmenter leurs revenus ? Après des formations principalement en entrepreneuriat, données par des agents de crédit motivés, ils ont eu accès à des prêts, initialement d’un maximum de 40.-, atteignant progressivement 250.-. Ils ont ainsi développé leurs activités génératrices de revenus.
Lors de visites récentes de familles touchant des microcrédits, j’ai pu constater que ce concept avait vraiment un impact durable sur leur qualité de vie. Une bénéficiaire exprimait sa joie en disant qu’elle se sentait pousser des ailes ! Il suffit d’observer leurs foyers pour s’en rendre compte. Nombre d’entre eux ont développé leur bétail et témoignent d’une amélioration évidente de leur niveau de vie, que ce soit du point de vue nutritionnel ou de l’accès à l’éducation pour leurs enfants. Ils ont gagné en assurance et ne se considèrent pas comme de simples victimes de la guerre, de la pauvreté ou du sida. 2’320 familles ont reçu des microcrédits en 2013 et de nombreuses autres souhaitent également en bénéficier. Le mérite en revient surtout aux responsables des projets sur place, Achan Immaculate et Anna Sanyu, deux femmes dynamiques et dévouées. Nous continuerons ainsi de développer ces programmes à leurs côtés, afin que notre travail pour assurer la dignité des jeunes Ougandais donne les moyens à ceux qui s’en occupent de le faire de manière indépendante et qu’ils puissent ensuite transmettre leur ailes à leurs enfants !

Adrien Genoud
Coordinateur